Mérou mesurant entre 15 et 25 cm, maximum 42 cm
Corps gris clair à brun rougeâtre
Taches orangées sur tout le corps, nageoires comprises
3 à 5 taches le long du dos, sous la nageoire dorsale
Caudale particulièrement arrondie
Juvénile :
Bande blanche de la nuque à la lèvre inférieure passant entre les yeux
Souvent une calotte jaunâtre
Vieille de roche (Guadeloupe), couronné-chat (Martinique), mérou de roche des Caraïbes, coné essaim
Graysby, graysby seabass, coney, deady (GB), Arigua, cabrilla, cherna enjambre, cuna cabrilla, montequilla (E), Garoupa-chita (P)
Sparus cruentatus Lacepède, 1802
Petrometopon cruentatus (Lacepède, 1802)
Epinephelus cruentatus (Lacepède, 1802)
Serranus coronatus Valenciennes, 1828
Serranus nigriculus Valenciennes, 1828
Serranus apiarus Poey, 1860
Bodianus stellatus Blosser, 1909
Atlantique tropical Ouest
Zones DORIS : ● CaraïbesLe couronné-chat est présent dans les eaux de l'Atlantique tropical Ouest, depuis la Caroline du Nord jusqu'au nord du Brésil en passant par les Bahamas, la mer des Caraïbes et le golfe du Mexique. Il est également signalé aux Bermudes.
Cephalopholis cruentata évolue généralement entre la surface et 170 m de profondeur. Il vit essentiellement au sein des récifs coralliens, où sont présents de petites grottes et des corniches qu'il affectionne. Il peut également fréquenter les herbiers de Thalassia spp. Il se tient souvent posé tranquillement sur le fond, se confondant aisément avec son environnement.
Le couronné-chat est un mérou qui mesure en moyenne entre 15 et 25 cm ; les plus gros spécimens peuvent dépasser 40 cm avec un maximum relevé à 42,6 cm.
Le corps est assez trapu et massif à l'instar des autres mérous. Il est de couleur gris clair à brun rougeâtre, constellé de taches brun orangé présentes également sur la nageoire caudale. Il peut présenter différentes livrées plus ou moins foncées. 3 à 5 taches noires ou blanches sont présentes le long du dos, sous la nageoire dorsale.
La nageoire caudale est plus arrondie que celle des autres espèces du même genre. Les deux nageoires dorsales sont collées et s'étendent de la tête au pédoncule* caudal. Les 9 premiers rayons sont courts et épineux, suivis de 13 à 15 rayons mous, plus allongés, formant une nageoire arrondie. La nageoire anale présente 8 rayons mous. Les bords des nageoires pelviennes, de la seconde dorsale, de l'anale et de la caudale sont arrondies. Les nageoires pelviennes sont plus courtes que les pectorales. L'opercule* comporte 3 épines, celle du milieu étant la plus grande et l'épine supérieure plus longue que l'inférieure.
Les juvéniles ont souvent le dessus du corps jaunâtre et présentent une bande blanche qui débute sur la nuque et se prolonge jusqu'à la lèvre inférieure en passant entre les yeux.
Le couronné-chat peut être confondu avec d'autres mérous à la morphologique similaire, notamment les espèces Epinephelus guttatus et Epinephelus adscensionis. Cette confusion est d'autant plus probable si l'on ne dispose pas d'une vue d'ensemble de l'animal.
Cephalopholis cruentata se distingue de Epinephelus guttatus par l'absence de liseré noir et la présence des taches orange sur les nageoires arrière (seconde partie de la dorsale, caudale, anale), ainsi que par la présence des 3 à 5 taches sombres réparties le long du dos. Sa caudale est également plus arrondie. La configuration moins verticale de la partie supérieure de l'opercule diffère également ainsi que les nageoires pectorales plus élancées, sans que ces deux critères soient aisés à utiliser par le plongeur en pratique.
E. adscensionis se distingue de Cephalopholis cruentata par une nageoire caudale moins arrondie et une selle noire visible sur le pédoncule* caudal. On observe une ligne sombre joignant les yeux à la bouche ainsi que de larges taches sombres à la base de la dorsale chez cette espèce proche.
Le couronné-chat est un prédateur nocturne : les adultes se nourrissent de petits poissons, avec une préférence pour les demoiselles Chromis multilineata, tandis que les juvéniles consomment essentiellement de petits crustacés et notamment des crevettes.
Le couronné-chat est un poisson ovipare* qui se reproduit lors d’agrégations de frai*. La période de reproduction semble dépendre de la localité : les populations se reproduisent en avril ou mai dans le nord de l'aire de distribution jusqu'à la mer des Caraïbes. La reproduction a lieu en août ou septembre pour les populations vivant dans le sud de l'aire de répartition, à partir de l'île de Curaçao. C’est une espèce qui protège sa ponte contre les prédateurs alentour. Lors du frai, une femelle pond entre 260 et 600 ovules* libérés en eau libre pour être fécondés.
L'espèce est décrite comme hermaphrodite* protogyne* (naissant femelle avant de pouvoir devenir mâle) et monandrique* (accouplement avec un partenaire unique). La maturité sexuelle des femelles est atteinte à l'âge de 3 à 4 ans pour une taille moyenne de 16 cm. La période à laquelle se produit le changement de sexe de femelle à mâle n’est pas liée à un cycle saisonnier mais plutôt à des critères écologiques ou biologiques au sein des populations, tels que la disponibilité de mâles pour la reproduction. Les mérous qui passent par ce processus le font immédiatement après le frai, à l'âge de 4 ou 5 ans et une longueur comprise entre 20 et 23 cm. Toutes les femelles ne deviennent probablement pas mâles au cours de leur vie.
On observe régulièrement des scènes de nettoyage de ce mérou par des crevettes ou des gobies-néons.
La longévité maximale observée dans la nature est de 13 ans.
Poisson solitaire et discret, le couronné-chat demeure généralement près de son refuge durant la journée. Lors de ses déplacements, il reste dans une zone restreinte autour de ce dernier.
En raison de sa petite taille et malgré le fait qu'elle puisse occasionnellement être capturée et consommée, cette espèce n'est pas particulièrement ciblée par la pêche commerciale ou récréative. Elle peut être porteuse de la ciguatera*.
Elle est relativement facile d'approche pour le plongeur, les juvéniles demeurant plus timides que les adultes.
On recense quelques cas de commercialisation pour l'aquariophilie au Brésil à la fin des années 1990.
Depuis 2018, ce mérou est classé LC, soit Least Concern, dans la liste rouge de l'UICN*, c'est-à-dire dont le statut de conservation est jugé de préoccupation mineure. Cela signifie que les informations recueillies sur l’espèce ne permettent pas de la classer dans les autres catégories, en particulier celles qui alertent sur une menace (CR : En danger critique d’extinction, EN : en danger, VU : Vulnérable).
Couronné : peut-être en référence aux épines dorsales.
chat : peut-être en référence à la robe rougeâtre ou au caractère peu craintif de l'animal.
Ces suppositions ne demandant qu'à être amendées par les lecteurs de la fiche !
Cephalopholis : du grec [kephalê] = tête et [pholis] = écaille.
cruentata : du latin [cruentus] = sanglant.
Numéro d'entrée WoRMS : 279146
| Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
|---|---|---|---|
| Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
| Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
| Super classe | Actinopteri | ||
| Classe | Teleostei | ||
| Ordre | Perciformes | Perciformes | Nageoires pelviennes très rapprochées des nageoires pectorales. |
| Sous-ordre | Percoidei | Percoïdes | Une ou deux nageoires dorsales dont les éléments antérieurs sont des épines aiguës. Nageoires pelviennes avec une épine, rayons mous. |
| Famille | Epinephelidae | Epinephelidés | |
| Genre | Cephalopholis | ||
| Espèce | cruentata |
Poissons osseux nageant près du fond
Mérous, serrans, cerniers, barbiers ,...
Mérou tacheté de la zone Caraïbe
Ce petit mérou tacheté vivant dans l'Atlantique tropical Ouest est notamment reconnaissable aux 4 points noirs alignés sous la nageoire dorsale et à sa caudale très arrondie.
L'Œil, Port-Louis, Guadeloupe (971), 16 m
12/03/2012
Poissons osseux nageant près du fond
Mérous, serrans, cerniers, barbiers ,...
De face
Cet individu aux nageoires déployées est reconnaissable à la rondeur de la caudale.
Guadeloupe (971), 15 m
24/12/2019
De profil
Ce petit mérou est reconnaissable de profil à sa robe intégralement tachetée, y compris sur les nageoires. Les pectorales et la caudale sont particulièrement arrondies. La visibilité des taches situées sous la dorsale est variable comme en témoigne cet individu.
1000 steps, île de Bonaire, Pays-Bas, 20 m
10/03/2018
De dessus
Vu de dessus, le corps de ce mérou de taille modeste reste modérément large. On aperçoit ici les taches noires sur le dos, peu visibles sur cet individu à la robe plutôt sombre.
Fort Lauderdale, Floride, Etats-Unis, 15 m
10/07/2014
Deux taches visibles sur le dos
Chez cet individu de livrée claire, on ne distingue nettement que deux taches sous la dorsale. Pourtant, leur localisation ainsi que la correspondance des autres caractères ne laissent aucun doute quant au fait qu'il s'agit bien d'un couronné-chat.
Yellow Submarine, île de Bonaire, Pays-Bas, 13 m
02/03/2018
Camouflé sur le fond
Cet individu de grande taille semble se reposer sur le fond. Les marbrures apparaissant sur sa robe lui assurent un camouflage efficace en dehors de son abri.
Pointe d'Antigues, Guadeloupe (971), 12 m
04/12/2009
La tête à l'envers
Ce poisson récifal affectionne les anfractuosités lui permettant de se cacher. Cet individu a été photographié nageant à l'envers sous la paroi rocheuse.
L'Œil, Port-Louis, Guadeloupe (971), 13 m
12/03/2012
Teinte blanchâtre
Cet individu arbore une teinte blanchâtre lui offrant un certain camouflage au sein de son environnement corallien. On distingue les 3 épines situées à l'arrière de l'opercule.
Ile de Bonaire, Pays-Bas, 10 m
13/03/2019
Poisson curieux
Chaque œil peut se mouvoir de façon indépendante pour observer ce qui se passe aux alentours.
Ile de Bonaire, Pays-Bas, 10 m
12/03/2019
Nettoyage des ouies
On aperçoit les antennes et la queue d'une crevette nettoyeuse de Pederson occupée à nettoyer le système respiratoire de cet individu.
Morne, Deshaies, Guadeloupe (971), 15 m
16/03/2016
Nettoyage des ouies
Ce couronné-chat ouvre grand ses ouïes pour qu'une jolie crevette-barbier de Grabham le déparasite.
Le Warf, île de Bonaire, Pays-Bas, 8 m
04/05/2012
Nettoyage par une crevette
Une crevette nettoyeuse de Pederson est affairée à nettoyer la tête de cet individu.
Something Special, île de Bonaire, Pays-Bas, 17 m
06/03/2018
Nettoyage par une crevette
La grande crevette nettoyeuse offre ses services à ce couronné-chat, une opération offrant un bénéfice mutuel à chaque protagoniste et permettant la bonne santé des poissons du récif en général.
Ile de Bonaire, Pays-Bas, 8 m
08/03/2019
Nettoyage par un gobie-néon
Cet individu est occupé à se faire nettoyer par un gobie-néon du genre Elacatinus, probablement l'espèce Elacatinus randalli.
Ile de Bonaire, Pays-Bas, 10 m
07/03/2019
En place pour le nettoyage ?
La présence (à peine perceptible) d'un gobie-néon au bas de cette éponge suggère que cet individu aux taches noires bien visibles attend le départ du plongeur pour se faire déparasiter.
Cozumel, Mexique, 15 m
01/07/2022
Chasse collaborative
Le mérou compte bien profiter de toutes les petites proies que la serpentine va déloger dans les trous et fissures.
Sources chaudes, Saint-Pierre, Martinique (972), 19 m
19/12/2014
Un peu de tendresse
L'attitude de ces deux individus semble liée à une parade nuptiale en vue de la libération des gamètes. Cette espèce est monandrique, ce qui signifie que la reproduction s'effectue avec un partenaire unique.
Malendure, Guadeloupe (912), 12 m
05/03/2020
Rassemblement pour la reproduction
A l'instar d'autres espèces de mérous, le couronné-chat se rassemble en certaines zones pour le frai. Il devient alors particulièrement vulnérable pour ses prédateurs potentiels.
Cap Enragé, Martinique (972)
N/A
Combat pour une femelle
L'espèce étant monandrique, il est probable que ces deux mâles se disputent une femelle avec laquelle s'accoupler par la suite.
Martinique (972), 12 m
25/03/2007
Rédacteur principal : Achille LENGLIN
Vérificateur : Gaël MODRAK
Responsable régional : Gaël MODRAK
Carvalho-Filho A., Marceniuk A.P., Lasso-Alcala O.M., Cesar W., Dos Santos R., De Macedo Klautau A.G.C., Fricke R., 2024, First confirmed report of Cephalopholis cruentata (Lacépède, 1802) (Perciformes: Epinephelidae) from Brazilian waters with notes about its occurrence in Venezuela: Primeiro registro confirmado de Cephalopholis cruentata (Lacépède, 1802)(Perciformes: Epinephelidae) em águas brasileiras com notas sobre sua ocorrência na Venezuela Venezuela, Revista CEPSUL- Biodiversidade e Conservação Marinha, 13.
Chávez A.T.A., Torres C.A.N., Servin F.M., Domínguez O.D., Vázquez J.A.C., 2023, The Diet of Cephalopholis cruentata: A functional perspective of a predator in a natural protected area of the Mexican Caribbean, Oceanography & Fisheries, 17(1).
Nagelkerken W.P., 1979, Biology of the graysby, Epinephelus cruentatus, of the coral reef of Curaçao, Studies of the fauna of Curacao and other caribbean islands, 186(60), 1-118.
Smith-Vaniz, W. F., Collette B. B., Luckhurst B.E., 1999, Fishes of Bermuda: History, zoogeography, annotated checklist, and identification keys, American Society of Ichthyologists and Herpetologists, Special Publication No.4. ASIH, 424 pp.
La page sur Cephalopholis cruentata le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase
La page sur Cephalopholis cruentata dans l’Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN
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